Novembre 2025
Qu’est-ce qui t’a motivé à écrire ?
J’ai commencé à faire germer ma plume quand je me suis mise sérieusement à lire, j’avais 14 ans. Et jusque-là, à part les livres imposés à l’école qui n’ont pas déclenché chez moi la plongée dans la littérature, je lisais par-ci par-là les Geronimo Stilton que mes parents m’achetaient. Un jour, alors que j’accompagnais mon père faire des courses, poussée, peut-être un peu, par le film que j’avais bien aimé, il m’a acheté les quatre livres de la saga Twilight. Et plus que l’histoire, j’ai aimé l’expérience de lire un livre, surtout un livre que j’avais choisi. J’ai réitéré l’expérience en lisant cette fois-ci Roméo et Juliette de Shakespeare, pareil, poussée par la fascination que j’avais plus jeune de la comédie musicale de Gérard Presgurvic. À partir de là, je me suis trouvé une passion pour la lecture, et surtout pour la littérature. Après des années à lire majoritairement des classiques de littératures française et étrangère et à en avoir fait le tour, je me suis mise à découvrir d’autres genres écrits par des auteurs contemporains et j’ai compris que ce que je préférais lire, au-delà du style d’écriture et de grandes histoires d’amour épiques, c’était l’imaginaire, avec sa magie, ses créatures, sa confrontation au réel, ses expériences, ses réflexions, son onirisme. De cette passion en a découlé un peu tardivement mes choix professionnels autour des lettres dont une partie a été dédiée à l’écrivaine que j’ai souhaité devenir. Quand j’écris, je m’imagine autour d’un feu de camp dans une forêt ou au coin d’une cheminée dans une vieille maison, au début de la nuit, à raconter des histoires à qui veut bien les écouter. Des histoires fictives, épiques, presque rocambolesques et où les légendes, les mythes prennent vie ce court temps qu’il leur est réservé, et pouvoir faire rêver, voyager, contempler, réfléchir, émouvoir les lecteurs. C’est mon imagination au service de ceux qui ont envie de lire ce genre d’histoires, tout simplement.
Quelles sont les œuvres que tu as écrites ?
J’ai d’abord écrit une novella épistolaire de fantasy chez un éditeur où notre collaboration n’a pas perduré. J’ai ensuite écrit deux nouvelles pour l’apparition d’anthologies aux thématiques imposées autour de l’imaginaire science-fiction. De là est partie l’idée de faire un recueil de nouvelles, Des contes pour une autre fois, en parallèle à mon projet de roman fantastique que j’avais commencé depuis que je me suis dit « pourquoi pas écrire des livres ? », Trois quarts d’once.
Peux-tu nous parler de Des contes pour une autre fois ?
C’est un recueil de nouvelles illustrées par Aube Brune, des nouvelles que j’ai écrites sur plusieurs années et que j’ai décidé ensuite de réunir dans un ouvrage. Le titre m’est venu d’un jeu de mots, car en réalité il aurait dû, pour avoir une compréhension plus aisée, s’appeler Ceci n’est pas des contes mais des nouvelles. D’ailleurs, j’ai très envie s’il y a un deuxième volume un jour de l’appeler Ceci n’est toujours pas des contes ! On peut contextualiser ce livre comme une introduction aux trois grands piliers de l’imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique) et à comment je les aborde dans mon univers avec des thématiques qui me sont récurrentes : l’absurde et la poésie, les « contraintes » stylistiques et des dénonciations de notre société à travers les notions de justice, de morale et de philosophie dont j’apprécie tout particulièrement les personnifier, comme par exemple celle de la mort, nommée Azraël dans mes ouvrages, et qui apparaît pour la première fois dans la très courte nouvelle Le conte d’Azraël. Cette prosopopée est importante pour moi, je crois qu’elle m’aide à me rappeler que je ne dois pas qu’avoir peur d’elle.
Peux-tu nous parler de Trois quarts d’once ?
Trois quarts d’once c’est l’âme, c’est une épopée livresque, un voyage où l’on va suivre, à notre époque moderne, plusieurs personnages, notamment les destins de deux protagonistes qui vont s’entrecroiser pour évoquer, soutenir, creuser la réécriture d’un mythe, d’une figure maléfique qui est revue avec nuance sur les notions de bien et de mal. Il y a également en toile de fond une critique du dogmatisme religieux qui sous-entend l’importance de la liberté de chacun à croire ce que l’on veut de l’invisible. Ce livre est surtout l’alliance que j’ai créée entre ma passion pour l’imaginaire et celle des grandes histoires d’amour épiques. C’est à la fois l’achèvement d’un projet littéraire de huit ans de conception et le début, je l’espère, d’une pierre ajoutée à l’édifice Littérature de l’univers fantastique que j’ai créé.
Un mot pour tes écrits à venir ?
J’écris lentement et avec beaucoup d’incertitude face à mon imagination souvent débordante donc j’ai peu de visibilité sur ceux qui verront réellement la nuit, mais j’ai plusieurs projets en tête : un roman et une pièce de théâtre que j’ai déjà commencé à écrire, et la réécriture de mon premier roman où je suis parvenue à récupérer mes droits d’auteur.